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Chroniques

1453, La chute de Constantinople

today07/10/2024 2

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En 1453, la chute de Constantinople a changé le cours de l’histoire mondiale.

La chute de l’Empire romain d’Occident en 476, avec la défaite du dernier empereur Romulus Augustule, face aux armées du chef germanique Odoacre, est souvent citée comme la fin de l’Antiquité. Cependant, certains historiens considèrent la chute de l’Empire romain d’Orient au 15ème siècle, comme la véritable fin de l’Antiquité tardive, marquant ainsi le début de l’époque moderne.

Mais revenons en arrière pour comprendre l’importance de cet événement.

L’Empire romain d’Orient, né en 395 de la division de l’Empire romain, a survécu pendant plus de mille ans. Sa capitale, Constantinople, devient un centre culturel, religieux et économique majeur, un carrefour entre l’Orient et l’Occident. Au fil des siècles, l’Empire byzantin a laissé une empreinte durable dans les domaines de la culture, de l’art et du savoir. Il a préservé l’héritage gréco-romain, soutenu artistes, écrivains, et philosophes, et marqué l’architecture mondiale avec ses églises à dômes, comme la magnifique basilique Sainte-Sophie.

Sur le plan religieux, l’Empire joue un rôle central dans l’histoire du christianisme, notamment avec le développement de l’orthodoxie. Le Code de Justinien reste un autre de ses grands accomplissements, tandis que ses fortifications, comme les murs de Théodose, ont résisté à d’innombrables assauts au fil des siècles. Parmi les empereurs marquants, Constantin le Grand, premier empereur chrétien, reconstruisit Byzance sous le nom de Constantinople. Justinien le Grand, connu pour ses réformes légales et ses campagnes militaires, laissa derrière lui la Sainte-Sophie. Héraclius repoussa les invasions perses et arabes, tandis que Basile II, “le tueur de Bulgares”, et étendit l’empire. Enfin, Alexis Ier Comnène lança la première croisade.

Nous sommes en 1449. L’Empire byzantin est une ombre de sa grandeur passée, réduit à Constantinople et quelques territoires alentours. Constantin XI, fils de Manuel II Paléologue, est couronné empereur. À 44 ans, il hérite d’un empire en ruines, mais fait preuve de courage face aux défis qui s’amoncellent.
En 1451, à l’est, un jeune sultan ottoman de 19 ans, Mehmed II, ambitionne de conquérir Constantinople. La cité fortifiée, que tant d’autres ont tenté sans succès de prendre, attire son regard. Conscient de la menace croissante des Ottomans, Constantin XI essayait d’obtenir de l’aide de l’occident. Il envoya des émissaires pour solliciter les puissances européennes. Notamment le pape, les rois de France et d’Espagne les citées états Italiennes, comme Venise et Gêne. Toutefois bien que des promesses d’aides ai été faites, la majorité de l’Europe occidentale est retissant à intervenir. Déjà trop préoccupée par ses propre conflits internes et notamment la guerre de cent ans.

Gêne, qui entretient des relations commerciales avec Constantinople, décide d’envoyer Giovanni Gustiniani Longo, pour organiser la défense de la ville. Arrivé à Constantinople avec 700 hommes, Gustiniani prend immédiatement en charge la fortification des murs de la citée. Mais elles seront très insuffisantes pour contrer la puissance Ottomane. Mehmed est jeune, déterminé, et même s’il possède une armée redoutable, encore faut-il venir à bout de ces défenses.

Pour réussir là où d’autres ont échoué, Mehmed s’entoure des meilleurs experts militaires, dont un ingénieur slave nommé Urbain. Ce maître canonnier propose à Mehmed un projet révolutionnaire : un immense canon capable de tirer des boulets de plusieurs centaines de kilos. Urbain avait d’abord offert ses services à Constantin XI, mais l’empereur, faute de moyens, avait dû refuser. L’imperator ayant refusé, Urbain a offert ses services au sultan Mehmed II. Ce dernier bien plus puissant financièrement, a immédiatement vu l’opportunité que représentait l’ingénieur pour ses ambitions de conquête. Convaincu qu’il sera capable de percer les murailles de la ville, il lui offrit d’importants moyens pour construire ses gigantesques canons. Sans plus attendre, le slave et son équipe se mettent immédiatement au travail. Cet armement deviendra la clé de la réussite pour les Ottomans. Pendant cette période Mehmed n’a cessé de renforcer ses préparatifs pour le siège de Constantinople. Il a ordonné la construction de la forteresse de Rumeli Isari, sur la rive européenne de Bosphore.

Cette nouvelle forteresse achevée en quelques mois, permettait au Ottomans de contrôler entièrement le détroit du Bosphore et de couper toutes possibilités de ravitaillements maritimes depuis la Mer Noire.
En mars, Mehmed et son armée commencèrent à se déplacer vers Constantinople. Simultanément à l’avancé terrestre, il organise en blocus naval, en envoyant son armada d’environ 125 navires, sur la mer de Marmara et le détroit du Bosphore.

A leur arrivé près de Constantinople début Avril, les troupes Ottomanes encercle rapidement la ville. Ils campent autour des murs de Théodose, et positionnent l’artillerie lourde en face des zones les plus vulnérables des murailles.

Constantin XI a conscience de l’ampleur du défi. La ville se prépare à affronter son destin. Les murailles de Théodose doivent encore prouver leur robustesse, mais pourront-elles faire face aux nouvelles armes Ottomanes. Une nouvelle ère dans l’art de la guerre est en train de balayer les résistances des murailles dites « imprenables ».

Le jeune sultan est déterminé à conquérir la ville et le 6, au matin, l’ordre est donné de bombarder les murailles de la citée. Les canons de Mehmed bombardent jour et nuit sans relâche les murs de la ville. Et les murs de Constantinople montrent des signes de faiblesses. Elles commencent à céder. C’est la panique et la désolation parmi les défenseurs, puisqu’ils n’ont pas d’armes équivalentes pour se défendre. Ils encaissent impuissants.

Les jours passent, et toujours pas de nouvelles des renforts. La flotte tant attendue, tardent à arriver. Les canons Ottomans martèlent sans relâche… Constantin XI, bien que sachant l’issue probable, cache son désespoir, et se montre brave. Il arrive à galvaniser ses troupes. Pendant 53 jours les habitants résistent avec courage, mais l’issue semble inévitable.

Le 29 mai 1453, après des semaines de combats acharnés, les Ottomans lancent l’assaut final. C’est par la porte de Kerkoporta que les troupes de Mehmed pénètrent dans la ville. Constantinople tombe. L’empereur Constantin XI meurt au combat, son corps jamais retrouvé, scellant ainsi le sort de l’Empire byzantin.

Mehmed II, désormais surnommé “le Conquérant”, entre triomphalement dans la ville. Il transforme la basilique Sainte-Sophie en mosquée et fait de Constantinople la nouvelle capitale de l’Empire ottoman. Cette victoire marque la fin de l’Empire byzantin et le début d’une ère ottomane qui durera plusieurs siècles.

La chute de Constantinople bouleverse l’Europe. Des érudits byzantins fuyant la conquête apportent leurs connaissances en Italie, contribuant à l’essor de la Renaissance. Cet événement transforme le paysage géopolitique européen, renforçant la puissance ottomane et modifiant l’équilibre des forces pour les siècles à venir.

Malgré l’effondrement de l’Empire byzantin, son héritage perdure à travers l’histoire. En somme, la chute de Constantinople marque la fin d’une époque, mais son influence continue de résonner aujourd’hui dans notre monde moderne.

Constantinople prospère sous le règne des sultans ottomans, devenant un centre de commerce et de culture. Officiellement, la ville conserve le nom de Constantinople, mais le terme “Istanbul” commence à se répandre parmi les habitants. Au début du XXe siècle, après la chute de l’Empire ottoman à la suite de la Première Guerre mondiale, la République de Turquie est fondée en 1923

En 1930, le gouvernement turc vote et officialise le nom Istanbul, ce qui marqua ainsi la fin d’une longue transition. Mais malgré son importance historique en tant qu’ancienne capitale de l’empire Byzantin et de l’empire Ottoman, Istanbul n’ait pas devenue la capitale de la république de Turquie.

Lorsque Mustafa Kemal Atatürk a fondé la république en 1923, il a décidé de faire d’Ankara la nouvelle capitale, pour des raisons à la fois stratégiques et symboliques. En choisissant Ankara, Atatürk voulait symboliser un nouveau départ pour la Turquie. Et ainsi s’éloigner des influences de l’ancien régime.

Manu HERMAIN – 7 octobre 2024

Written by: A VLB

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