Fanou TORRACINTA

Nous nous retrouvons pour cette nouvelle émission qui aurait dû se faire le mois dernier, mais l’actualité en a décidé autrement du fait de la disparition de Sergio Mendes à qui il était évident de rendre hommage.

Aujourd’hui, c’est un hommage également, mais très différent puisqu’il s’agit de parler et surtout d’écouter un jeune et très talentueux musicien Corse, et chacun sait qu’Arts & Go diffuse ses émissions depuis l’Ile de Beauté, et donc ce jeune prodige, que tous les insulaires connaissent bien pour l’avoir vu et écouté, très jeune, notamment lors des Nuits de la Guitare à Patrimonio. Il s’agit de Fanou Torracinta, tombé dans la marmite du jazz manouche, si l’on peut s’exprimer ainsi, lorsqu’il a écouté pour la première fois Django Reinhardt.

Ce qui fait la particularité et le talent de Fanou Torracinta, c’est qu’il a su, tout en respectant cette musique particulièrement riche, y ajouter ce petit quelque chose qu’il doit sans aucun doute à ses origines corses dont il est particulièrement fier.

Il manie la guitare avec un talent et une dextérité incroyables qui font de lui un magnifique interprète de la musique de Django, mais pas seulement, car il compose également, chante aussi, surtout dans sa langue maternelle, le Corse. Il a aussi pour lui de savoir s’entourer d’excellents musiciens qui lui sont fidèles depuis le début.

Mais assez parlé, place à la musique !

On va commencer par quelques extraits d’un premier album de 2015 où le « Corsican Trio » interprète la très fameuse « Valse Ajaccienne » composée par Antoine Bonelli, le grand maître du regretté « Au Son des Guitares » à Ajaccio.

Après cette introduction qui nous amène, musicalement en tous cas, sous le soleil de Corse mais avec déjà quelques consonances manouches, on va entrer maintenant dans le vif du sujet concernant le jazz pur, cette fois-ci, avec une remarquable composition du pianiste américain Bud Powell, « Cleopatra’s dream », toujours issu de cet album de 2015 du Corsican Trio composé de Fanou Torracinta,et Arnaud Giacomoni à la guitare, William Brunard à la basse et, invité sur cet album, le violoniste Bastien Ribot.

Toujours issu de ce même album on va écouter ensuite une chanson devenue un véritable standard de jazz, composée par Arthur Schwartz, avec des paroles de Howard Dietz, écrite en 1934 pour la comédie musicale de Broadway « Revenge with Music » , le titre : « You, the Night and the Music ».

Ensuite, place à un album plus récent, « Gipsy Guitar from Corsica Vol. 1 » sorti en 2021.

Fanou est à la guitare bien-sûr, de même que Benji Winterstein à l’accompagnement et William Brunard à la contrebasse. On va commencer par « C Swing », une composition de Fanou Torracinta.

Après ce C Swing endiablé, le trio se transforme en quartet avec Bastien Brison au piano. Et vous verrez, à plusieurs reprises, dans cette émission, que ce quartet a apporté, grâce au piano, une couleur très particulière au jazz manouche. D’ailleurs, depuis, ces quatre amis sont devenus pratiquement inséparables.

On les écoute dans une composition, justement, d’un pianiste et quel pianiste puisqu’il s’agit de Fats Waller. Place à « Honeysuckle Rose ».

Pour Fanou Torracinta, sa Corse natale est toujours très proche, d’ailleurs on va écouter ensuite, issu de cet album Gipsy Guitar from Corsica Vol. 1, une autre de ses compositions, « Valsa Corsa », qui est en fait, vous allez vous en rendre compte, une double composition…

Autre composition de Fanou, « Inguernu », qui en Corse veut dire « Hiver ».

Suit une composition de Fanou Torracinta, en trio, issu de ce même album, « Terranova » qu’il est inutile de traduire.

Après cela, on revient au quartet, avec Bastien Brison au piano, pour une composition de George Gershwin, « Love is Here to Stay ».

Dernier titre issu de ce « Gipsy Guitar from Corsica Vol. 1 », toujours une composition de Fanou Torracinta, « Fastrag » et vous allez voir ou plutôt entendre que ce rag est effectivement très rapide et qu’il met en valeur la virtuosité incontestable de Fanou.

On va passer maintenant au volume 2 de ce Gipsy Guitar from Corsica, sorti en 2023. Ce premier titre « À Nottebughju », est une composition de Fanou qu’il interprète en solo.« Nottebughju » pourrait se traduire par « Nuit obscure ».

A suivre, une composition d’Harold Arlen, le compositeur de la musique du film « Le Magicien d’Oz » dont le fameux « Over the Rainbow » a été rendu célèbre par Judy Garland.

Là, c’est « It’s Only a Papermoon » interprété magnifiquement en duo, guitare-piano, par Fanou Torracinta et Bastien Brison.

On reste dans ce même album avec une autre composition de Fanou intitulée « Valsbach » et interprétée par le trio toujours composé de Fanou Torracinta, Benji Winterstein et William Brunard.

Encore une composition de Fanou, « Mars », c’est le titre, interprété cette fois-ci en quartet avec le pianiste Bastien Brison.

Toujours en quartet, cette fois-ci pour une très belle composition de Django Reinhardt : « Stockholm ».

Nous arrivons maintenant à la fin de cette émission particulièrement longue, mais le sujet en valait la peine.

Elle vous aura donné envie, c’est certain, d’aller voir ce magnifique guitariste dont le talent et la virtuosité n’ont d’égal que sa gentillesse.

Comme toujours, rendez-vous pour un autre « Musiques en Liberté » le 4ème mardi du mois prochain, et l’émission d’aujourd’hui sera disponible dès ce soir en podcast sur Arts & Go et sur la plupart des plateformes de diffusion.

Le titre que l’on va écouter pour terminer est une composition du pianiste Bastien Brison : « Appesu » qui signifie en Corse « Suspendu ». Il y a d’abord cette composition jouée en duo par Bastien et Fanou, puis, en bonus sur cet album « Gipsy Guitar from Corsica Vol. 2 », Fanou Torracinta chante, en corse évidemment, accompagné, en public, par ses amis Bastien Brison au piano, Benji Winterstein à la guitare et William Brunard à la contrebasse.

Patrick LE BOUCHER – 22 octobre 2024