Arts & Go
Texte réécris pour une meilleure compréhension à la lecture
ARMELLE
Bonjour à toutes et à tous, je vous souhaite la bienvenue sur Arts & Go et je vous propose une nouveauté sur notre radio : le direct de 13 heures. Aujourd’hui, pour inaugurer ce nouveau format, je suis en direct d’Ajaccio avec Sophie Surjus d’EPSSY pour sa chronique Ça vous parle. Tout au long de cette émission, nous allons aborder un sujet important : le corps. Bonjour Sophie, comment vas-tu ?
SOPHIE
Bonjour Armelle, bonjour à tous ! Très bien, merci !
ARMELLE
Super ! Alors, c’est un nouveau format en direct avec toi. Qu’en penses-tu ?
SOPHIE
Eh bien, on va tester, et je pense que ça va apporter de l’énergie. Je suis sûre qu’on va tous adorer !
ARMELLE
Je le crois aussi ! Alors aujourd’hui, nous parlons du corps. Enfin, tu vas parler du corps, parce que moi, je n’y connais rien. Je suis juste là pour te poser des questions, d’accord ? Ok, alors… J’aimerais qu’on commence par un sujet qui nous concerne tous : le corps. On en a tous un, jusque-là tout va bien ! Mais pour débuter, je vais te poser une question simple mais essentielle : toi, tu en es où avec ton corps ?
SOPHIE
C’est une super question. Je pense qu’on devrait tous se la poser régulièrement. Pour ma part, j’ai appris à mieux connaître mon corps au fil des années, mais ça n’a pas toujours été facile. Ce qui est frappant, c’est qu’on ne nous apprend pas vraiment à comprendre notre corps, à l’écouter. On nous apprend à réfléchir, à compter, à lire, mais pas à bouger ou à être en harmonie avec nous-mêmes.
ARMELLE
C’est vrai. Tu parles d’éducation corporelle, on en discutait en aparté. Selon toi, est-ce qu’on nous apprend à utiliser notre corps à l’école, par exemple ?
SOPHIE
Pas vraiment. Comme je disais, à l’école, on nous enseigne des choses intellectuelles, mais très peu sur notre corps. En EPS, par exemple, on nous apprend à courir vite, à faire des performances, mais pas les bases fondamentales, comme respirer correctement, marcher, ou être en équilibre. Et pour moi, c’est un énorme manque, car ces bases sont essentielles pour éviter douleurs et blessures.
ARMELLE
Quels seraient, selon toi, les apprentissages principaux qui manquent dans notre système éducatif ?
SOPHIE
À mon sens, il manque une véritable éducation corporelle. Dès le plus jeune âge, on devrait apprendre à écouter son corps, à comprendre ses limites, à bouger en conscience. Par exemple, savoir respirer correctement, se tenir, ou encore respecter son corps dans sa globalité. Ce sont des notions qui pourraient transformer notre rapport au sport, au bien-être, et améliorer notre quotidien.
ARMELLE
C’est très clair ce que tu dis. Tu disais tout à l’heure que l’EPS se concentre sur courir vite. Penses-tu que cette approche suffise pour éduquer les enfants sur leur corps ?
SOPHIE
Pas du tout. Courir vite, c’est bien, mais ça ne suffit pas. Si on ne sait pas comment courir sans se blesser, on risque de se faire mal, de compenser, et de développer des douleurs chroniques. L’EPS devrait enseigner les bases du mouvement en respectant le corps, pas seulement la performance.
ARMELLE
Tu as une anecdote marquante à ce sujet, avec tes enfants et leur relation au sport. Tu peux nous en parler ?
SOPHIE
Oui, bien sûr. J’ai trois enfants, et chacun a eu une relation différente avec le sport. Mon fils aîné était asthmatique, ma fille aînée avait des soucis de poids, et ma dernière a dû arrêter le sport à cause d’une maladie des tendons du genou, la maladie d’Osgood-Schlatter. Ces expériences m’ont beaucoup appris. J’ai dû leur enseigner moi-même certaines bases pour qu’ils puissent pratiquer sans se blesser. Une fois, lors d’une réunion parents/professeurs, j’ai demandé à un professeur pourquoi il n’enseignait pas la respiration. Il m’a répondu : « À quoi ça sert ? Je vais perdre mon temps. » Cette phrase m’a marquée. Pour moi, la respiration, c’est la base de tout. Si on ne respire pas correctement, on se rigidifie, on accumule des tensions, et ça peut entraîner des douleurs.
ARMELLE
Comment as-tu réagi à cette réponse ?
SOPHIE
J’étais choquée. Cette phrase me hante encore aujourd’hui, et ça fait plus de 20 ans. Pourtant, cette personne avait suivi la même formation que moi en STAPS. Je pense qu’on ne devrait pas sacrifier l’éducation corporelle sous prétexte de suivre un programme. C’est une question de bien-être et de santé à long terme.
ARMELLE
Tu dis que la douleur est souvent banalisée dans notre éducation. Pourquoi, selon toi, est-il important de changer ce regard sur la douleur ?
SOPHIE
Parce que, tout simplement, la douleur n’est pas normale. C’est un signal que le corps nous envoie pour nous alerter qu’il y a un problème. Mais depuis tout petits, on nous apprend à ignorer ces signaux, à les considérer comme des étapes normales de la vie. On entend souvent : « C’est rien, c’est normal, tu grandis. » Mais non, ce n’est pas normal de souffrir, pas du tout !
ARMELLE
Comment peut-on mieux enseigner cette idée aux enfants et aux adolescents à l’école ?
SOPHIE
En leur apprenant à écouter leur corps, à reconnaître ces signaux et à comprendre qu’une douleur n’est pas une faiblesse, mais une limite à respecter. Il faut aussi leur montrer comment bouger, respirer, se tenir pour éviter ces douleurs.
ARMELLE
C’est du bon sens finalement. Tu penses que l’éducation corporelle pourrait aider à prévenir la sédentarité et les douleurs chroniques à l’âge adulte ?
SOPHIE
Oui, sans aucun doute. Je fais un aparté : en ce moment, je prépare une conférence et je fais des recherches à ce sujet. Les premières douleurs conscientes apparaissent souvent vers l’âge de 15 ans… Ça donne à réfléchir. Si on apprenait dès l’enfance à bouger correctement et à respecter son corps, on aurait beaucoup moins de douleurs. Je pense aussi qu’on réduirait la sédentarité, car on ne dégoûterait pas les enfants du sport. De mémoire, plus de 30 % des gens arrêtent de pratiquer une activité physique parce qu’ils n’ont pas aimé l’EPS à l’école.
ARMELLE
C’est évident, c’est un investissement pour la santé future. Je sais que tu as une nouvelle vision de l’EPS, basée sur cinq piliers : la respiration, l’ancrage, la posture, le respect du corps et la conscience corporelle. Peux-tu nous expliquer en quoi ces cinq piliers pourraient transformer l’enseignement de cette matière ?
SOPHIE
Ces cinq piliers sont les bases naturelles d’un corps en mouvement, sans douleur. Par exemple, apprendre à respirer correctement permet d’éviter des tensions inutiles. L’ancrage et la posture aident à bouger en équilibre. Le respect du corps, c’est reconnaître ses limites et éviter d’aller trop loin. Et la conscience corporelle, c’est être à l’écoute de soi-même. Si on intégrait ces notions dans l’EPS, on aurait des élèves plus épanouis et en meilleure santé.
ARMELLE
Pierre de Coubertin disait : « L’essentiel est de participer. » Comment cette phrase résonne-t-elle avec ta vision de l’éducation physique et sportive ?
SOPHIE
Elle résonne beaucoup ! Pour moi, l’EPS ne devrait pas être réservée aux meilleurs ou aux plus performants. Tout le monde a le droit de participer et de bénéficier d’une éducation corporelle. C’est une question d’égalité des chances.
ARMELLE
Je suis d’accord, c’est comme la musique, les arts plastiques ou le dessin : tout le monde devrait pouvoir en profiter, pas seulement une élite.
SOPHIE
Exactement. Personnellement, je n’ai pas eu accès à la musique, et j’aurais adoré en faire. Mes parents n’en avaient pas les moyens, mais j’ai fait du sport, et j’en suis très contente.
ARMELLE
Moi, j’ai fait de la musique, mais pas de sport, et je le regrette.
SOPHIE
C’est une question d’éducation. Si tout le monde avait accès à une éducation corporelle, on pourrait aussi découvrir d’autres disciplines comme la musique ou les arts. Pour moi, le sport, c’est de l’art, c’est l’art du corps.
ARMELLE
Tout à l’heure, avant l’émission, tu m’as posé une question intrigante : « As-tu passé ton permis corporel ? » Explique-nous ce que tu veux dire par là.
SOPHIE
C’est comme le permis de conduire. Pour apprendre à conduire, on passe un code et on fait des heures de conduite. Mais pour notre corps, on ne nous apprend rien. Pourtant, il existe un code du corps humain. La douleur, par exemple, ne devrait pas faire partie de ce code. La comprendre et la respecter, c’est essentiel pour bien vivre
ARMELLE
Si on connaissait tous mieux notre corps, on irait mieux dans tous les domaines, non ?
SOPHIE
Absolument.
ARMELLE
Moi qui suis musicienne, je sais que la respiration est essentielle. Pourquoi, selon toi, est-elle si méconnue alors que c’est une fonction vitale ?
SOPHIE
Parce qu’on la fait automatiquement, donc on n’y pense pas. Mais beaucoup de gens respirent mal, ce qui peut causer des douleurs et des tensions. Revenir à une respiration naturelle permettrait de retrouver un équilibre.
ARMELLE
La respiration naturelle, c’est celle qu’on a à la naissance, avec le diaphragme, non ?
SOPHIE
Oui, la respiration ventrale, qui est en synergie avec le diaphragme périnéal. Cette respiration crée un équilibre et une sécurité pour le corps. Mais le stress et les tensions de la vie perturbent cette respiration, qui devient souvent thoracique, ce qui peut entraîner des douleurs.
ARMELLE
En conclusion, si tu avais un message à faire passer aux éducateurs, parents, élèves, quel serait-il ?
SOPHIE
Prenez le temps de connaître votre corps, écoutez ses signaux et respectez-les. L’éducation corporelle devrait être une priorité, car elle a un impact immense sur notre bien-être et notre santé. Si chacun faisait un petit pas dans cette direction, on aurait des générations bien plus épanouies.
ARMELLE
Donc, conscience du corps = épanouissement. On est d’accord ?
SOPHIE
Oui, et si on changeait notre regard sur la douleur, je pense qu’on aurait beaucoup moins de souffrances. Petit à petit, on y arrivera.
ARMELLE
Pour terminer, quels sont tes projets pour 2025 ?
SOPHIE
2025 va être une belle année ! Je participe à un concours de conférenciers en mars, donc si vous voulez voter pour moi, rendez-vous sur les réseaux sociaux, sur la page Rencontre Universelle. Mon livre devrait aussi sortir, et je lance un e-learning pour rendre mes idées accessibles au plus grand nombre. Et puis, il y aura d’autres surprises en fin d’année !
ARMELLE
On a hâte ! Ta prochaine émission, c’est le 16 janvier, c’est ça ?
SOPHIE
Exactement, le 16 janvier, comme tous les mois le 16, à 13 heures ! Notez-le dans vos agendas !
ARMELLE
Merci beaucoup Sophie, c’était un plaisir de t’avoir avec nous. À très bientôt !
Sophie Surjus – 10 décembre 2024
Écrit par: A VLB
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