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Chroniques

Thelonious Monk

today30/01/2025 3

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Bienvenue dans ce 37ème épisode de Musiques en Liberté. Aujourd’hui, nous plongeons dans l’univers unique et inimitable d’un véritable génie du piano, un homme qui a redéfini les codes du jazz : Thelonious Monk.

Thelonious Monk (1917-1982) est l’un des musiciens les plus influents et originaux de l’histoire du jazz. Pianiste et compositeur américain, il est souvent considéré comme une figure emblématique du bebop, bien que son style unique transcende les classifications. Compositeur visionnaire, pianiste à la fois excentrique et profond, Monk a marqué l’histoire avec ses mélodies anguleuses, ses rythmes décalés, une utilisation audacieuse du silence et sa créativité sans limites. Son style est reconnaissable entre mille : parfois minimaliste, parfois explosif, mais toujours chargé d’émotion et d’authenticité.

Pour ouvrir cette exploration musicale, je vous propose de commencer avec un titre emblématique, une véritable pierre angulaire du répertoire jazz : « Blue Monk ». Composé en 1954, ce morceau incarne l’élégance et le groove de Monk, avec un thème simple mais mémorable qui laisse une large place à l’improvisation. Installez-vous confortablement, et laissez-vous porter par cette mélodie intemporelle.
Ce « Blue Monk » que l’on vient d’écouter est un classique absolu de Thelonious. Pour continuer cette immersion dans son univers musical, je vous propose un autre joyau de son répertoire : « Straight, No Chaser ». Ce morceau a été enregistré pour la première fois en 1951. C’est une démonstration brillante de l’approche minimaliste mais percutante de Monk. Avec son thème basé sur un simple riff blues répétitif, « Straight, No Chaser » montre toute la magie du compositeur et de l’interprète : une capacité à transformer la simplicité en quelque chose de complexe et fascinant. Un titre au swing irrésistible, qui vous donnera envie de taper du pied et de savourer chaque note.

L’expression anglaise « Straight, No Chaser » est une métaphore empruntée au vocabulaire des bars. Littéralement, elle signifie : « Sec, sans dilution » ou « Droit, sans mélange ». Cela décrit un alcool servi pur, sans ajout d’eau ou de soda pour adoucir. Mais cette expression peut aussi avoir un sens figuré, évoquant quelque chose de direct, brut, sans compromis. On pourrait traduire par « Pur et dur », « Sans fioritures », « Direct et sans détour », ce qui reflète bien le style musical de Thelonious Monk : épuré, authentique, et sans embellissements inutiles. On écoute « Straight, No Chaser ». Au piano, bien-sûr, Thelonious Monk, au saxophone ténor Charlie Rouse, guitare basse Larry Gales et à la batterie Ben Riley.

Après ce « Straight, No Chaser », je vous propose un morceau qui allie hommage et swing irrésistible : « In Walked Bud ». Composé par Thelonious Monk en 1947, ce titre est un clin d’œil à l’un de ses plus proches amis et collaborateurs, le pianiste Bud Powell. Monk salue ici le talent et l’esprit de Powell, figure majeure du bebop. Ce morceau illustre bien le génie de Monk pour raconter des histoires à travers sa musique. L’enregistrement que vous allez entendre date de 1958, dans une version où Monk est accompagné par l’incontournable Art Blakey et ses Jazz Messengers. Une rencontre au sommet qui donne à ce titre une énergie incomparable.

Place maintenant à un morceau qui est à la fois un classique et une démonstration éclatante du génie pianistique de Thelonious Monk : « Well, You Needn’t ». Composé en 1947, ce titre est l’un des plus célèbres de Monk. Cette interprétation en piano solo enregistrée en 1964 met en lumière toute la richesse de son style : des rythmes inattendus, des silences pleins de tension, et une capacité à transformer le piano en une véritable machine à raconter des histoires. Écoutez bien, chaque note a un poids, chaque pause une signification.

Après avoir écouté Monk en piano solo, place maintenant à une collaboration légendaire qui a marqué l’histoire du jazz : « Trinkle, Tinkle », enregistré en 1957 avec le sublime John Coltrane. On peut traduire « Trinkle, Tinkle » par trinquer, tinter, ce qui prouve là que nous avons à faire à des bons vivants ! Ce morceau, au titre ludique et énigmatique, est l’une des compositions les plus complexes et exigeantes de Thelonious Monk. Avec ses rythmes rapides, ses accords dissonants et ses motifs mélodiques imprévisibles, il entraîne chaque musicien à repousser ses limites. Qui mieux que Coltrane pour relever ce défi ? Dans cette session mémorable, son saxophone ténor répond aux harmonies propres à Monk avec une intensité et une créativité incroyables. Thelonious Monk est au piano, bien-sûr, John Coltrane au saxophone ténor, Wilbur Ware à la contrebasse et Shadow Wilson à la batterie.

Pour le prochain morceau, nous remontons le temps, pour découvrir « Epistrophy », une composition révolutionnaire de Thelonious Monk et Kenny Clarke de 1941. C’est l’un des premiers véritables hymnes du bebop. Son thème et ses harmonies audacieux en font une pièce avant-gardiste qui a marqué son époque. Ce qui rend cet enregistrement particulier, c’est que Thelonious Monk, bien qu’auteur du morceau, n’y tient pas le piano. C’est son ami et collaborateur Bud Powell qui prend les commandes du clavier, apportant son propre style énergique et inventif à l’œuvre. Enregistré par Kenny Clarke and his 52nd Street Boys en 1946, ce titre capture l’esprit effervescent du bebop naissant, où les frontières de la musique étaient constamment repoussées.

On va retrouver maintenant Thelonious Monk, seul au piano, dans un enregistrement de novembre 1971. Il s’agit de « Crépuscule with Nellie », une composition profondément personnelle, dédiée à sa femme. Monk a écrit cette pièce en 1957, alors que Nellie traversait des problèmes de santé. Contrairement à la plupart de ses œuvres, « Crepuscule with Nellie » ne contient aucune improvisation. Chaque note, chaque silence, est soigneusement écrit, comme un hommage à l’amour et à la force qui unissaient Monk et son épouse.

Patrick LE BOUCHER – 30 janvier 2025

Écrit par: A VLB

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